L’ostéopathie au service de l’Apnée en compétition
L’Apnée est un sport qui demande un grand apprentissage sur ses propres sensations corporelles.
L’ostéopathie va permettre chez l’apnéiste d’éliminer progressivement toutes les sensations parasites, liées à des tensions musculaires ou articulaires, qu’il pourrait ressentir lors de ses apnées. De plus elle permet d’améliorer la fonction ventilatoire en augmentant la capacité d’expansion de la cage thoracique pour l’inspiration et également sa capacité de compression pour l’expiration.
Kevin PROVENZANI, s’occupe actuellement de l’équipe de France d’apnée depuis 3 années consécutives et intervient notamment lors des stages nationaux ainsi que lors des grandes compétitions internationales CMAS.
L’ostéopathie au service de l’apnée from Focale Fixe on Vimeo.
Nous allons voir ici comment l’ostéopathe peut aider l’apnéiste en vu de l’amélioration de ses performances.
Les besoins de l’apnéiste :
a) Quantité d’O2 et Volume pulmonaire :
L’apnéiste va réaliser une activité sans ventilation, ça ne veut pas dire qu’il ne respire pas… En effet, l’apnéiste, pour réaliser son apnée, doit partir après une inspiration maximale et par conséquent avec le maximum d’air emmagasiner dans ses poumons. Cet air qui y est stocké va continuer à être utilisé tout le long de l’apnée par le biais des alvéoles pulmonaires de l’apnéiste faisant ainsi varier le taux d’O2 et de C02 dans les poumons. Les échanges gazeux continuent donc à se réaliser malgré l’arrêt volontaire de la ventilation thoracique.
L’une des pistes de travail de l’ostéopathe est donc d’augmenter la capacité de l’apnéiste à réaliser une inspiration maximale afin d’emmagasiner le plus d’O2 possible. Pour cela l’ostéopathie permet de travailler sur la cage thoracique et va permettre une meilleure amplitude thoracique lors de l’inspiration et de l’expiration. L’ostéopathe va également travailler sur le diaphragme, muscle principal dans l’inspiration, ainsi que sur les tissus du système digestif afin de permettre au diaphragme une meilleure amplitude lors de sa descente dans l’inspiration mais également lors de sa remonté lors de l’expiration.
Le travail sur la compression thoracique permet de faciliter l’expiration nécessaire au bon renouvellement de l’air pulmonaire. En effet, le fait de bien expirer avant une inspiration permet d’évacuer plus de CO2 de l’air contenu dans les espaces morts pulmonaires (bronches, trachée) et d’ainsi renouveller avec de l’air « propre » les poumons avec le maximum de molécules d’O2 et le moins de molécules de CO2.
b) Economie d’O2 et « déparasitage sensitif »
L’expression de « déparasitage sensitif » peut paraître barbare, mais il est essentiel dans l’optimisation de la performance en apnée.
L’apnéiste a besoin de rester le plus longtemps sous l’eau sans ventiler… Pour cela il va devoir économiser au maximum ses besoins en O2, ce qui signifie qu’il va devoir se « débarrasser » de toutes les petites contractions parasites et involontaires qu’il réalise en grande partie dans un premier temps lorsque l’apnéiste est débutant par un manque de technique dans sa nage et/ou par un manque de relâchement qui peut être amélioré de manière consciente.
Une fois que les techniques de nage et de relâchement sont bien acquises les utilisations superflues d’O2 vont être principalement les tensions musculaires et articulaires mis en place de manière plus ou moins importantes selon les personnes (stress, mauvaises positions au travail, exercices musculaires répétés sans étirements, etc…) L’ostéopathie va permettre de libérer ces tensions musculaires qui sont une cause de parasitage dans les techniques de nage et de relâchement.
C’est ce que l’on pourrait appeler le déparasitage sensitif, car en effet, en ôtant ces problèmes de tensions musculaires et/ou articulaires l’apnéiste gagne en sensation corporelle et peut ainsi ajuster au mieux son geste technique et économiser de l’oxygène.
Comments are currently closed.